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La maison de Flaubert à Croisset

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  • 1908

  • Huiles

  • Toile

  • 55 x 95.5 cm

  • Signé en bas à gauche

  • Mentions particulières: Titré "La maison de Flaubert à Croisset" en bas à droite

  • Localisation Collection particulière française

  • N° d’inventaire APCH : HU1-1590

Croisset

Croisset est un hameau de Canteleu en Seine-Maritime, sur la rive droite de la Seine, en face de la boucle du Petit-Quevilly et de la ville de Rouen.

Ce lieu doit sa célébrité à Gustave Flaubert qui y vécut pendant près de 40 ans et y écrivit l’essentiel de son œuvre dans une maison située au bord de la Seine. Il ne subsiste plus rien de cette habitation qui a été rasée à la fin du XIXe siècle. Seul un pavillon de jardin a été préservé, aménagé aujourd'hui en petit musée Flaubert.

 

Le cadre

Le hameau de Croisset, étiré au bord de la Seine alors que le village et son église se trouvent sur la colline, était tout à fait campagnard au milieu du XIXe siècle. Il est adossé à la forêt de Canteleu.

Émile Zola a peint en quelques lignes le Croisset du XIXe siècle dans son récit de l’enterrement de Gustave Flaubert, le 11 mai 1880 : « Croisset est simplement un groupe de maisons, bâties au bord de la Seine, et qui dépendent de la paroisse de Canteleu, dont la vieille église est plantée tout en haut, dans les arbres. La route est superbe, une large voie qui serpente au flanc des prairies et des champs de blé ; et à mesure qu’on s’élève, la plaine se creuse, l’immense horizon s’élargit, à perte de vue, avec la coulée énorme et la Seine, au milieu des villages et des bois. À gauche, Rouen étale la mer grise de ses toitures, tandis que des fumées bleuâtres, à droite, fondent les lointains dans le ciel».

L’adresse actuelle de l’emplacement de la demeure de Flaubert est 18, quai Gustave-Flaubert - Dieppedalle-Croisset 76380 Canteleu, il ne subsiste qu’un petit pavillon de l’ancienne propriété de la famille Flaubert.

 

La maison de famille

Le père de Flaubert, chirurgien-chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen où il occupe un logement de fonction (aujourd'hui Musée Flaubert et d'histoire de la médecine), achète en avril 1844 une maison de campagne à Croisset, un hameau de Canteleu, à portée de fiacre de Rouen. Gustave, qui a abandonné ses études de droit à Paris pour des raisons de santé et pour se consacrer à l’écriture, y viendra d’abord à la belle saison, dès 1844, avant de s’y installer en 1851 avec sa mère veuve et sa nièce Caroline, née en 1846 et orpheline de mère presque dès sa naissance, et dont Gustave assure la charge.

Maison de famille où les Flaubert se retrouvent après la mort du père et de la sœur de Gustave en 1846, la maison, propriété de sa mère veuve, deviendra le domicile de Gustave Flaubert et son lieu de travail, il y habitera jusqu’à sa mort en 1880.

 

La maison de Flaubert

Construite au XVIIe siècle et ancienne propriété des moines de l’abbaye de Saint-Ouen, la maison de Flaubert était une jolie construction blanche assez grande, à un étage, située au bord de la Seine, avec à l’arrière un jardin qui constituait un petit parc au pied d’une colline où se trouvaient le village de Canteleu et son église. Selon la nièce de Flaubert, la maison avait été enlaidie par des travaux effectués au début du XIXe siècle, mais les frères Goncourt parlent de « jolie habitation ». Sur la gauche, au coin du jardin, séparé de la maison par une allée de tilleuls centenaires, s’élevait un pavillon de jardin qui subsiste seul aujourd’hui.

Maupassant a, lui aussi, évoqué avec admiration cette maison dans un article de Gil Blas en novembre 1890 : « Toute blanche, datant du XVIIe siècle, séparée de la Seine par un gazon et par un chemin de halage, elle regardait la magnifique vallée normande qui va de Rouen au port du Havre. Les grands navires, remorqués lentement vers la ville et vus des fenêtres du cabinet de travail de Gustave Flaubert, semblaient passer dans le jardin».

On possède la description minutieuse du cabinet de travail de Gustave Flaubert par le Journal des Goncourt du 29 octobre 1863. Gustave Flaubert élabora l’essentiel de son œuvre dans cette pièce qui lui servait de « gueuloir » où il essayait à voix forte l’harmonie de ses phrases. Ce cabinet de travail a été en partie reconstitué dans le pavillon de jardin, seul vestige actuel de la propriété.

Ce pavillon au bord de l’eau était séparé de la maison par une allée de vieux tilleuls sous lesquels Flaubert aimait se promener et il y accueillait ses invités en visite. Sa nièce le décrit ainsi : « Le petit salon, tel était le nom que nous lui donnions, a toujours été un lieu de réunion.... Il était meublé d’un mobilier Empire acajou et drap rouge ; ses quatre fenêtres avaient des rideaux de calicot blanc bordés de rouge ; deux bibliothèques remplies de livres avaient été faites exprès pour s’adapter aux deux côtés de la porte d’entrée, et un large bureau se dressait au milieu de la pièce. Sur ce bureau, mon oncle n’a jamais écrit ». Il y a reçu souvent ses amis Maxime Du Camp et Louis Bouilhet, et des écrivains avec lesquels il avait des affinités comme Théophile Gautier, les frères Goncourt (qui racontent leur visite dans leur Journal du 29 octobre 1863), George Sand, Ivan Tourgueniev, puis José-Maria de Heredia, Zola, Daudet ou Maupassant.

 

Flaubert et Croisset

Gustave Flaubert est resté attaché toute sa vie à Croisset qu’il évoque avec affection dans une lettre écrite en Égypte en 1850 : « Là-bas sur un fleuve plus doux, moins antique j’ai quelque part une maison blanche dont les volets sont fermés, maintenant que je n’y suis pas Flaubert travailla longuement à ses œuvres dans cette maison de Croisset : on sait que les plus importantes sont le fruit de quatre ou cinq ans d’efforts incessants à la quête de la perfection stylistique, mais Croisset fut également le lieu de l’amitié partagée avec ses amis écrivains, mais aussi le lieu de relations plus personnelles.

Voyageant de moins en moins, Flaubert mérita ainsi de plus en plus son surnom d’« ermite de Croisset ».

 

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